Lorsqu’après la défaite de Napoléon, les armées coalisées entrent dans Paris, elles deviennent des cibles de choix pour les caricaturistes. La maison d’édition parisienne Plancher a publié plusieurs caricatures qui ne représentaient pas les Anglais sous un jour flatteur. Le présent feuillet, Les verres blancs ou les Français n’y ont jamais bu, relate une anecdote qui semble s’être déroulée à Paris en 1816 : deux soldats anglais font bombance et boivent, oubliant ce faisant toutes les bonnes manières. Sous la table gisent vaisselle cassée et restes de repas. Ils sont laids et l’un deux est obèse. Le dessin associe le « John Bull », une personnification négative de l’Angleterre et le « tunique rouge », le soldat britannique reconnaissable à sa tunique rouge caractéristique. Les poivrots réclament au serveur des verres blancs et mentionnent qu’il s’agit de verres sur lesquels aucun Français n’a jamais posé ses lèvres. Deux officiers français, qui ont dégainé leurs épées, interviennent et apportent aux Anglais deux « verres » sur lesquels aucun Français n’a assurément jamais posé ses lèvres : deux pots de chambre. [Johanna Kätzel]