Suite à l'iconoclasme de la Réforme, aux guerres des XVIIe et XVIIIe siècles ainsi qu'aux événements des guerres révolutionnaires françaises, il ne reste que peu de peintures sur panneaux et de sculptures médiévales dans le Palatinat. Une heureuse exception est la Madone de Rhodt unter Rietburg, qui fut léguée au musée en 1901 suite à une donation du presbytère de Rhodt. Cette sculpture plus grande que nature trônait autrefois comme figure centrale dans le maître-autel sculpté de l'église paroissiale de Rhodt (protestante depuis 1570). D'un point de vue stylistique, la statue de la Madone est à classer dans la région du Rhin supérieur et à dater des environs de 1480. Une Vierge à l'Enfant des environs de 1470 (Munich, coll. Julius Böhler) et une statuette de madone, du Rhin supérieur ou de Souabe, de la fin du XVe siècle, à Berlin (Musée d’État de Prusse, patrimoine culturel, Berlin) sont assez similaires dans le type de composition du Rhin supérieur et dans le drapé des plis de la robe en grandes arches plates. Le croissant de lune a un caractère symbolique, celui de la « femme apocalyptique ». Le village de Rhodt. Qui porte le surnom « unter Rietburg » depuis 1307 déjà, était autrefois une enclave. À partir du XIVe siècle, on y trouva un bailliage wurtembergeois, puis, de 1603 jusqu'à la Révolution française, un office de Bade-Durlach. Les comtes de Deux-Ponts-Bitche possédèrent le domaine de 1416 à 1570, la famille de Zyllnhard de 1635 à 1752. De l'église médiévale construite en 1456 à Rhodt unter Rietburg, il reste la tour de 1470, voûtée en 1481. Manifestement, l'image de la Vierge fut réalisée vers 1480 pour cette nouvelle église Saint-Georges. Peut-être disparut-elle en 1570 ou seulement en 1720 dans le grenier de la nouvelle nef baroque construite en 1720/22 sur le modèle de l'église de la Sainte-Trinité de Spire, où elle ne fut retrouvée qu'en 1901. (Günter Stein)
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