Les rapports de pouvoir qui changent dans la France du XIXe siècle et les attaques récurrentes contre la liberté d’expression et de la presse poussent de nombreux éditeurs de caricatures à se tourner vers les satires sociales anodines. Chez Paul-André Basset paraissent par exemple de nombreux dessins portant sur la vie domestique et la mode. Cette caricature représente une femme âgée en train de s’habiller. L’intitulé « Vénus antique » est d’une part une déformation de la déesse de l’amour et de la beauté dans la Rome antique et d’autre part un euphémisme pour une femme âgée qui est visiblement victime du culte de la jeunesse et de la beauté. Trois servantes apprêtent la vieille dame de façon à dissimuler les signes de l’âge. Une perruque aux boucles brunes doit cacher les cheveux blancs, une fausse poitrine et de fausses fesses posées sur la chaise doivent donner l’illusion d’un corps jeune et harmonieux. [Johanna Kätzel]
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