Les calendriers et almanachs sont jusqu’au XIXe siècle un outil de lecture populaire pour une large frange de la population. À Strasbourg, plusieurs de ces calendriers sont publiés. Le Grand Messager boiteux de Strasbourg est édité par Le Roux. À l’instar de certains autres éditeurs dans la sphère francophone, Le Roux publie avec le Grand Messager boiteux de Strasbourg une version française du calendrier, aux contenus identiques mais traduits. Comme pour la catégorie des calendriers populaires, le Grand Messager boiteux de Strasbourg contient un calendrier représentant différentes chronologies et des « pratiques astrologiques » (prévisions météorologiques basées sur l’astrologie et consignes), les dates des foires et marchés de la région, des anecdotes, un espace pour faire ses propres annotations, des évènements historiques et les actualités politiques.
L'édition de 1826 contient en outre, par exemple, des cartes sur les batailles d'Aspern et de Wagram lors de la cinquième guerre de coalition et une généalogie de la "Confédération rhénane", par laquelle on entend la Confédération du Rhin de 1806.
Le « messager boiteux » qui donne son nom au calendrier strasbourgeois est représenté sur la couverture. Il s’agissait souvent de soldats invalides ou de serviteurs vieillissants qui tentaient de s’assurer un revenu en colportant des nouvelles et des histoires ou en vendant des calendriers populaires. Les calendriers intitulés « Messagers boiteux » existaient surtout dans le sud-ouest de l’Allemagne, en Suisse et en Alsace. [Johanna Kätzel]
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